Aujourd’hui j’écris car je suis clairement écoeurée.
A vrai dire ça fait un petit moment que je ressens de l’écoeurement envers certaines personnalités publiques. Par moment cela me fait un peu perdre foi en l’espèce humaine.
J’avais une idée d’article qui trainait dans les tiroirs depuis de nombreux mois qui s’intitulait « comment le covid a anesthésié mes ambitions écologiques ». Ça aurait parlé de plein d’aspect dont l’un, -en lien avec cet article d’aujourd’hui- sur les figures en tête de proue de l’écologie. Je veux bien sûr parler des accusations envers Nicolas Hulot et Pierre Rabhi, personnalités que j’admirais pour leur combat pour l’écologie, avec qui je pensais partager des valeurs importantes. Et j’ai déchanté.
Le petit tableau que j’avais confectionné du petit colibri « je fais ma part », hop, relégué à un endroit où je le vois le moins possible, mes dons occasionnels pour la Fondation de l’homme et de la nature, redirigés vers Solidarité Femme. Si d’autres ressentent le même dégoût actuel que moi c’est bien sûr dommageable pour ces causes qui me paraissent justes et nécessaires, mais pour l’instant je n’y arrive pas.
Hier les bras m’en tombent lorsque je découvre avec horreur les accusations envers Léo Grasset. Sa chaîne, très qualitative, je l’ai découverte grâce à mon frère, et il arrivait souvent que nous regardions en famille plusieurs de ses épisodes. Avec l’écoeurement s’accompagne un sentiment profond d’impuissance, car lui et ses victimes sont de la même génération que la mienne, début de la trentaine. Encore un peu naïve, je pensais partager ses valeurs, les valeurs que portent notre génération de trentenaires « éclairés », surtout dans un milieu de vulgarisation scientifique. Spectatrice de la plateforme Youtube depuis de nombreuses années, je connaissais les travers de l’influence beauté, mais pas encore ceux de la vulgarisation scientifique et ses propres jeux de pouvoir.
Ces femmes qui témoignent me bouleversent et ont de plus un visage déjà familier, car pour certaines je suis leurs chaînes de vulgarisation de grande qualité. C’est comme si je les connaissais un peu personnellement (alors que non), presque comme une amie qui me faisait ces douloureuses révélations.
Je ne peux pas m’empêcher de refaire le film de mes propres histoires et celles de mes amies, et d’être en totale empathie avec les victimes et témoins.
Dans leur malheur, de nombreux vidéastes masculins ont apporté leur soutien, et cela redonne un peu d’espoir dans la capacité à identifier et condamner des comportements problématiques et toxiques.
Je crois que je ne comprendrais jamais les auteurs de ces violences psychologiques et sexuelles répétées et surtout leur incapacité totale à se remettre en question sérieusement. Leur incapacité à demander pardon.
Je vais soutenir ces femmes à ma façon, en regardant davantage de leur contenu et en laissant des commentaires, en espérant participer à changer un peu le game.